Celles et ceux qui ont lu le Roman de Renart, lu, relu et rerelu parfois, et de préférence dans une édition qui ne soit pas ad usum delphini connaissent Dame Hermeline, son légitime époux Renart et son ennemi intime Ysengrin.
Figurez-vous que mes enfants, qui pratiquent la randonnée depuis une bonne quinzaine d'années, se sont retrouvés la semaine dernière, à l'occasion de mini-vacances pour explorer le parc du Mercantour. Cette randonnée, à leurs dires, fut d'ailleurs l'une des plus belles de celles qu'ils ont effectuées à ce jour. Leur destination précise était, ô nom évocateur, "la vallée des merveilles". Ils furent en effet comblés par ces quelques jours loin des hommes et tout près, mais vraiment tout près des animaux sauvages. Ma fille m'a permis de publier ici quelques photos de Dame Hermeline qui leur a rendu visite lors d'un bivouac mémorable.
Alertés par un bruit inhabituel les campeurs sortent de leurs tentes pour découvrir une visiteuse étonnament confiante !
Après s'être empiffrée d'une bonne partie de leurs provisions, Dame Hermeline a exploré les lieux et salué les bipèdes, olfactivement intéressée par les chaussures d'un randonneur.
Interpellée, la jolie renarde, sans grande hésitation, et sachant pertinemment que la chasse étant fermée depuis 1979, elle ne risquait rien, s'approcha des humains.
D'ailleurs elle n'avait pas encore exploré le contenu de cet autre sac à dos, sans aucun doute, il semblait tout aussi appétissant que le premier.
Tiens, ils ont des appareils photos, se dit-elle, en regardant la petite troupe qui ne ratait pas un seul de ses mouvements !
Alors elle s'assit tranquillement pour leur offrir son plus joli profil.
Et puis, tant qu'à faire, autant leur proposer également le profil gauche, il n'est pas vilain non plus !
Le gardien de la zone, à qui les randonneurs ont raconté leur rencontre, leur a fait part de son étonnement devant ce comportement assez peu habituel chez les renards ; par ailleurs il leur a raconté la mésaventure d'une dame qui, s'étant éloignée pour satisfaire un besoin naturel, fut mordue à la fesse par un renard mâle qui avait vu là une tentative de marquage du territoire qui était le sien. Nous ne saurons jamais comment s'appelait cette dame, mais personnellement, je suis convaincu qu'elle s'appelait Hersent.